Tendinite de De Quervain

La tendinite de De Quervain correspond à une inflammation de 2 tendons (tendon long abducteur du pouce et court extenseur du pouce) et de leur gaine au niveau du poignet et de la base du pouce. Celle-ci entraîne une douleur du pouce et du bord du poignet avec une gêne fonctionnelle importante pouvant irradier à l’avant-bras car il n’est pas rare que la branche sensitive du nerf radial soit également irritée.

Les examens complémentaires

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une échographie voire une IRM, mais le diagnostic en demeure clinique. Dans certains cas, il s’agit d’une forme sténosante pure sans présence de ténosynovite à l’échographie nécessitant une intervention chirurgicale pour réaliser une décompression.

Tendinite de De Quervain
Tendinite de De Quervain
Tendinite de De Quervain

Le traitement

En cas d’échec de traitement médical par immobilisation, infiltration ; la prise en charge chirurgicale est indiquée. Le chirurgien réalise une incision transversale ou longitudinale au niveau du poignet. L’intervention consiste en une ouverture de la gaine des tendons, associée à une résection d’un septum s’il est présent, qui sont à la base du frottement tendineux. Une ténosynovectomie est nécessaire pour enlever l’inflammation de la gaine des tendons. Pour éviter que les tendons se luxent après ouverture de la gaine, il est réalisé un petit hamac (un lambeau) pour les stabiliser. Une libération de la branche sensitive du nerf radial est associée.

Après l’intervention

L’hospitalisation est ambulatoire. La mobilisation des doigts et du poignet est immédiate. Une attelle de repos est prescrite pour deux semaines. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.

Complications

La survenue d’un hématome est habituelle et ne constitue pas une complication.

La peau se colore (bleue) avec modification de cette couleur (vert puis jaune) au fil des jours. Cet hématome peut diffuser de part et d’autre de la cicatrice et diffuse vers les extrémités. Il se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical (surtout en cas de traitement fluidifiant le sang).

L’algodystrophie

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

Atteinte nerveuse de la branche sensitive du nerf radial

Une atteinte nerveuse de la branche sensitive du nerf radial (prise dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celle-ci) est rare. Par contre, une sensation moindre sur le dos du pouce peut survenir pendant une période transitoire. La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

L’infection profonde est exceptionnelle

Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

La cicatrice

La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée pendant plusieurs mois.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats à espérer

La libération d’une tendinite de De Quervain est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs et la fonction, et permet le plus souvent en quelques semaines une totale récupération. Les récidives en sont exceptionnelles.

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention

Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?

Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?

Me recommandez-vous un second avis ?

Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?

Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ? Quel est le temps opératoire ? Quelle est la durée de l’hospitalisation ? Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?

Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?

Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?

Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?