Atteintes Scapula Alata /

Décollement de l’omoplate

Compression du nerf thoracique long

décollement de l’omoplate
scapula alata

La scapula alata correspond à un décollement de l’omoplate. Les causes de décollement de l’omoplate sont nombreuses et peuvent être liées à un dysfonctionnement de la posture des muscles de l’épaule ou encore à une atteinte neurologique des muscles stabilisateurs de l’omoplate.
Dans le cas de scapula alata par paralysie du muscle dentelé antérieur (serratus antérieur), le décollement de l’omoplate est dû à la compression du nerf thoracique long au niveau de la paroi thoracique par un conflit avec des brides fibreuses, des structures vasculaires ou des corps musculaires surnuméraires. La compression peut être provoquée par un traumatisme unique, des microtraumatismes répétées (travail ou loisir), ou sans cause retrouvée. Outre le décollement de l’omoplate, la paralysie entraine des douleurs et un manque de force.

Scapula Alata
Scapula Alata

Les examens complémentaires

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une IRM. Un électroneuromyogramme est indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser l’importance de l’atteinte.

Le traitement

En cas de scapula alata par paralysie du muscle dentelé antérieur (serratus antérieur) due à une compression du nerf thoracique long, le traitement est chirurgical. L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie générale. Le chirurgien réalise une incision au niveau de la région axillaire (aisselle). L’intervention consiste en une libération (neurolyse) de toutes les structures pouvant comprimer libérer le nerf thoracique long : des brides fibreuses, des structures vasculaires ou des corps musculaires surnuméraires.

Scapula Alata - Compression du nerf thoracique long

Scapula alata (épaule droite) par compression du nerf thoracique long

Scapula Alata - Compression du nerf thoracique long
Résultat après neurolyse du nerf thoracique long : la scapula se replaque parfaitement

Après l’intervention

L’hospitalisation est le plus souvent de courte durée ou ambulatoire. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Parfois une rééducation spécifique est à réaliser en fonction de la récupération musculaire.

Complications

La survenue d’un hématome est habituelle et ne constitue pas une complication.

La peau se colore (bleue) avec modification de cette couleur (vert puis jaune) au fil des jours. Cet hématome peut diffuser de part et d’autre de la cicatrice et diffuse vers les extrémités. Il se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical (surtout en cas de traitement fluidifiant le sang).

L’algodystrophie

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

Atteinte d’un nerf

L’atteinte d’un nerf pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle. La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

L’infection profonde est exceptionnelle

Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

La cicatrice

La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée pendant plusieurs mois.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats à espérer

La récupération motrice, le recollement de l’omoplate peut ne pas être complète. Il peut toujours persister un déficit moteur ou une récupération seulement partielle de la fonction du muscle. La durée avant récupération de la force reste impossible à prévoir. La récupération clinique peut progresser sur plusieurs années mais peut rester incomplète en cas de prise en charge tardive. Parfois la chirurgie peut rester en échec.

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention

Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?

Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?

Me recommandez-vous un second avis ?

Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?

Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ? Quel est le temps opératoire ? Quelle est la durée de l’hospitalisation ? Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?

Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?

Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?

Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?