Pathologies du Tendon du Long Biceps
La surface articulaire de l’omoplate (“glène”) est entourée sur toute sa périphérie d’un bourrelet (“labrum”) participant à la stabilité de l’articulation.
Au sommet de la glène, l’insertion du Tendon du Long Biceps (TLB) se confond avec le labrum. Ce tendon ressemble ensuite à une corde tendue dans l’articulation qui se dirige ensuite vers l’humérus, sort de l’épaule, et devient une partie du muscle biceps.
Cette articulation est sollicitée lors des mouvements extrêmes de l’épaule et a tendance à s’user avec le temps. Avec l’âge se développe souvent de l’arthrose (usure du cartilage) qui reste très souvent indolore et asymptomatique. Cette usure peut toutefois être accélérée chez certains patients par un traumatisme violent unique comme une fracture (“arthrose post-traumatique”). Cette arthrose est source de douleurs localisées à l’articulation acromio claviculaire mais peut également entrainer une souffrance des tendons de la coiffe des rotateurs. En effet, des “becs osseux” ostéophytiques peuvent irriter les tendons de la coiffe qui cheminent et glissent juste en dessous de cette articulation (“conflit sous acromio-claviculaire”). Il est ainsi extrêmement fréquent qu’un geste soit réaliser sur cette articulation lors de la prise en charge arthroscopique d’une lésion de la coiffe des rotateurs.
L’articulation acromio-claviculaire peut également se détériorer par multiples micro-traumatismes répétés. Certaines professions sont à risque de même que les sports avec mouvements amples ou port de charges lourdes. Peut alors se développer une inflammation de l’articulation voire plus rarement une véritable “ostéolyse de la clavicule”.
Il existe dans tous les cas des douleurs sur la face supérieure de l’épaule avec souvent une tuméfaction facilement palpable.
Les radiographies standard suffisent habituellement pour porter le diagnostic et mettent en évidence un pincement de l’articulation avec parfois de petits becs osseux à la face inférieure de l’articulation. La réalisation d’une imagerie en coupe (IRM, Arthroscanner) le confirmera et recherchera d’autres lésions associées au niveau de l’épaule (pathologie de la coiffe des rotateurs).
La prise en charge initiale doit toujours être médicale en cas d’atteinte isolée de l’articulation acromio-claviculaire (absence de lésions associées à l’imagerie en coupe). Elle associe adaptation des activités (repos sportif 3 mois minimum), traitement médicamenteux (antalgiques et anti inflammatoires) et infiltrations locales.
En cas de résistance à ce traitement une chirurgie arthroscopique de l’épaule peut être indiquée si l’articulation est stable c’est à dire en l’absence d’antécédent de luxation acromio-claviculaire.
L’intervention consiste alors en la résection de l’articulation acromio-claviculaire sous arthroscopie. le chirurgien supprime le contact entre la clavicule et l’acromion en retirant environ 9 mm d’os grâce à une fraise miniaturisée. Les éventuels becs osseux qui irritent les tendons sont également supprimés. Ce geste peut être effectué lors d’une souffrance de l’articulation acromio-claviculaire isolée. Il est également réalisé si nécessaire lors d’une chirurgie arthroscopique réalisée pour souffrance de la coiffe des rotateurs.
Radiographie avec arthrose acromio-claviculaire
Radiographie après résection acromio-claviculaire
Face inférieure d’une articulation acromio-claviculaire arthrosique
Résection acromio-claviculaire grâce à une fraise miniature motorisée
Aspect final (absence de contact, élargissement de l’articulation)
Résection acromio-claviculaire (vue latérale, fraise antérieure)
La chirurgie est alors réalisée lors d’une prise en charge ambulatoire. L’anesthésie est générale et loco-régionale ou loco-régionale pure. Une écharpe antalgique simple est à porter en post-opératoire. Elle peut être retirée pour débuter l’auto-rééducation dès le lendemain de l’intervention. Des séances de rééducation chez un kinésithérapeute associée à l’auto rééducation permettent de récupérer une épaule fonctionnelle en environ 3 mois en l’absence de complications. Les travaux de force et les activités sportives sont autorisées après 3 mois.
Cette intervention donne d’excellents résultats dans plus de 90% des cas avec indolence complète mais persistent parfois quelques douleurs positionnelles ou climatiques.