Épicondylite du coude / Chirurgie par arthroscopie

Il s’agit d’une inflammation des tendons (tendinite) au bord externe du coude, parfois appelée « tennis elbow ». Ces tendons permettent l’extension du poignet et des doigts, ainsi que la rotation (supination) de l’avant-bras. Celle-ci va entraîner des douleurs lors des prises de force, à la mobilisation des doigts et du coude, avec un retentissement fonctionnel important.

Les examens complémentaires

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une échographie, voire une IRM ou un électroneuromyogramme pour vérifier l’absence de compression du nerf radial, mais le diagnostic en demeure clinique.

Entorses du poignet
Entorses du poignet

Le traitement

Initialement un traitement médical et rééducatif sont indiqués. Ils peuvent comprendre la prise d’anti-douleurs, d’anti-inflammatoires, le port d’un bracelet de contention/d’une orthèse, de la mésothérapie, des séances de kinésithérapie avec massages profonds longitudinaux et transversaux, des TENS, des ondes de choc. Également la réalisation d’infiltration de PRP (plasma riche en plaquettes) est indiquée. La prise en compte des activités de loisirs et professionnelles est une des clés du traitement : adaptation de poste, reconversion professionnelle. Au bout de 6 mois de traitement médical et rééducatif bien réalisés mais restés en échec, il est logique de proposer une prise en charge chirurgicale.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Le chirurgien réalise plusieurs petites incisions. Il va utiliser une petite caméra ainsi que des instruments adaptés pour effectuer le geste par arthroscopie. Elle consiste en une désinsertion (aponévrotomie) et une libération des tendons épicondyliens externes afin d’aider à leur détente, et leur cicatrisation. Le tissu inflammatoire gênant la cicatrisation va être excisé.
S’il est nécessaire de procéder à une libération du nerf radial en cas de compression associée, la chirurgie sera alors réalisée à ciel ouvert sans petite caméra.

Entorses du poignet
Ablation par arthroscopie

Après l’intervention

L’hospitalisation est ambulatoire. La mobilisation des doigts et du poignet est immédiate. Une attelle transitoire peut vous être proposée La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.

Complications

La survenue d’un hématome est habituelle et ne constitue pas une complication.

La peau se colore (bleue) avec modification de cette couleur (vert puis jaune) au fil des jours. Cet hématome peut diffuser de part et d’autre de la cicatrice et diffuse vers les extrémités. Il se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical (surtout en cas de traitement fluidifiant le sang).

L’algodystrophie

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

Atteinte nerveuse

Une atteinte nerveuse du nerf radial ou d’un autre nerf du coude (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui- ci) est exceptionnelle. Le nerf radial peut être sidéré, ceci entraine une paralysie de l’extension du poignet et des doigts qui est transitoire, résolutive dans les 6 à 9 mois. Par contre une sensation moindre de la partie externe de l’avant-bras jusqu’au pouce peut survenir pendant une période transitoire.
La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

L’infection profonde est exceptionnelle

Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

La cicatrice

La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée pendant plusieurs mois.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats à espérer

Le traitement chirurgical de l’épicondylite est un geste chirurgical bien codifié. Il est efficace sur les douleurs, permettant une amélioration fonctionnelle importante. Le résultat final est toutefois imprévisible, avec souvent des douleurs séquellaires, une diminution de la force avec fatigabilité, parfois une perte partielle de la mobilité du coude. Le temps total de récupération est de plusieurs mois.

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention

Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?

Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?

Me recommandez-vous un second avis ?

Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?

Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ? Quel est le temps opératoire ? Quelle est la durée de l’hospitalisation ? Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?

Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?

Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?

Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?