Conflit ulno-carpien / Ulna long

Le conflit ulno-carpien ou syndrome d’impaction ulno-carpien est une pathologie dégénérative chronique du poignet liée à une hyperpression au niveau de l’interface entre la tête de l’ulna et le carpe. Le conflit peut être d’origine constitutionnelle dû à un ulna trop long par rapport à l’autre os du poignet (le radius), ou secondaire à un traumatisme. Souvent les douleurs apparaissent après un traumatisme mineur. Celui-ci entraîne une douleur à la mobilisation du poignet, avec parfois une instabilité, entraînant une gêné fonctionnelle importante.

Les examens complémentaires

Un bilan d’imagerie comporte des radiographies et parfois d’autres examens tels que le scanner, l’arthroscanner ou l’IRM.

Conflit ulno-carpien

Le traitement

L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale.

  • Soit la longueur du raccourcissement est > 4 mm, ou dans le cas où il existe une instabilité associée au niveau du poignet, le chirurgien réalise alors un raccourcissement de quelques millimètres de l’ulna sur plaque. La section de l’os est maintenue par une plaque est des vis. La longueur du raccourcissement est réalisée à la demande et permet une retente du TFCC (ligament du poignet) pour traiter l’instabilité.
    Des radiographies de contrôle peuvent être réalisées durant l’intervention. Il n’est pas toujours nécessaire de retirer le matériel sauf si celui-ci devient gênant.
  • Soit il n’existe pas d’instabilité au niveau du poignet et dans ce cas le chirurgien réalise un raccourcissement de l’extrémité de la tête de l’ulna : Wafer procedure. Le chirurgien réalise plusieurs petites incisions. Il va utiliser une petite caméra ainsi que des instruments adaptés pour effectuer le geste par arthroscopie. Le but est de réduire la taille de la tête de l’ulna, de nettoyer l’articulation du poignet, de retirer les tissus inflammatoires (synovectomie) et de réinsérer ou non le ligament TFCC en fonction du type de sa lésion.
    Des radiographies de contrôle sont réalisées durant l’intervention.
Ulna long

Ulna long

Ulna long

Raccourcissement de l’ulna avec une plaque d’ostéosynthèse

Ulna long

Wafer procedure : raccourcissement de l’ulna par arthroscopie

Après l’intervention

L’hospitalisation est ambulatoire ou peut justifier une courte hospitalisation. Une orthèse est prescrite pour quelques semaines puis des exercices d’auto-rééducation sont à réaliser. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.

Complications

La survenue d’un hématome est habituelle et ne constitue pas une complication.

La peau se colore (bleue) avec modification de cette couleur (vert puis jaune) au fil des jours. Cet hématome peut diffuser de part et d’autre de la cicatrice et diffuse vers les extrémités. Il se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical (surtout en cas de traitement fluidifiant le sang).

L’algodystrophie

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

Atteinte d’un nerf

L’atteinte d’un nerf pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle. La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

Consolidation de l’os

La consolidation de l’os peut prendre du retard ou dans certains cas ne pas se faire, pouvant nécessiter une nouvelle intervention.

Le matériel

Le matériel utilisé peut se mobiliser avant ou après la consolidation de l’os, pouvant nécessaire une nouvelle intervention.

L’infection profonde est exceptionnelle

Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

La cicatrice

La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire des autres articulations peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. Une diminution séquellaire de la mobilité du doigt est plus rarement observée, fonction de l’ancienneté de l’atteinte et d’autres facteurs imprévisibles. Le manque de force peut persister plusieurs mois.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats à espérer

La raccourcissement de l’ulna est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs. L’amélioration fonctionnelle est souvent bonne. Il n’est pas toujours nécessaire de retirer le matériel sauf si celui-ci devient gênant.

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention

Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?

Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?

Me recommandez-vous un second avis ?

Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?

Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ? Quel est le temps opératoire ? Quelle est la durée de l’hospitalisation ? Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?

Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?

Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?

Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?