Atteintes du nerf radial

Compression du nerf radial au coude

Il s’agit d’une compression du nerf radial au niveau du coude dans son passage sous la lame fibreuse du muscle court extenseur radial du carpe et de l’arcade du chef superficiel du muscle supinateur (arcade de Fröhse). Celle-ci entraine des douleurs au niveau du coude irradiant à la face dorsale de l’avant-bras. Il peut s’y ajouter des signes moteurs avec lâchage d’objets, perte de force en extension des doigts et du poignet et parfois une paralysie complète.

Les examens complémentaires

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une radiographie, une IRM. Un électroneuromyogramme (explorant le retentissement sur le muscle long extenseur du pouce, extenseur commun des doigts et extenseur propre de l’index) est indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser l’importance de l’atteinte.

Compression du nerf radial au coude
Libération du nerf radial

Libération du nerf radial après décompression au niveau de la lame fibreuse du muscle court extenseur radial du carpe et de l’arcade du chef superficiel du muscle supinateur : arcade de Fröhse

Le traitement

L’intervention chirurgicale est retenue en cas de compression confirmée par l’électroneuromyogramme. L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale. Le chirurgien réalise une incision longitudinale. Elle consiste en une résection/allongement des 2 zones de fibreuses (la lame fibreuse du muscle court extenseur radial du carpe et l’arcade du chef superficiel du muscle supinateur : arcade de Fröhse) qui sont à la base de la compression du nerf.

Après l’intervention

L’hospitalisation est ambulatoire. La mobilisation des doigts et du poignet est immédiate. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.

Les résultats à espérer

La récupération, qu’elle soit sensitive ou motrice, peut ne pas être complète. Il peut toujours persister un déficit moteur avec des troubles sensitifs, ou une récupération seulement partielle de la fonction d’un muscle. Le résultat final ne sera obtenu qu’au bout de 18 à 24 mois. La durée avant récupération de la force reste impossible à prévoir. Parfois la chirurgie peut rester en échec.

Le tabac diminue la microcirculation capillaire, il nuit gravement à la cicatrisation des tissus et favorise la survenue d’infections

Paralysie du nerf radial au coude

La paralysie radiale correspond à une paralysie du nerf radial qui est due à une lésion du nerf au niveau du plexus brachial, du bras (fracture de l’humérus) ou du coude. Cette paralysie est très handicapante sur le plan fonctionnel car elle entraine, en fonction du niveau lésionnel, un déficit moteur de l’extension du coude, de l’extension du poignet et des doigts, de la supination de l’avant-bras, de l’abduction et de l’extension du pouce.

Les examens complémentaires

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une radiographie, une IRM. Un électroneuromyogramme est indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser l’importance de l’atteinte.

Paralysie du nerf radial
Photo d'une salle d'opération

Le traitement

Il faut distinguer une compression du nerf radial qui est traitée par neurolyse et libération des arcades compressives, et une paralysie due à une section du nerf radial.
En cas de section, il peut être proposé en fonction du délai de la prise en charge soit une suture du nerf avec ou sans greffe nerveuse, soit des transferts tendineux. La chirurgie des transferts tendineux consiste à déplacer l’insertion de plusieurs tendons afin de remplacer les actions musculaires perdues.
Il peut être également réalisé des neurotisations qui correspondent à des transferts de branches nerveuses sur les muscles paralysés.

Après l’intervention

L’hospitalisation est ambulatoire. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Une immobilisation sera réalisée de façon à permettre au mieux la cicatrisation.

Complications

La survenue d’un hématome est habituelle et ne constitue pas une complication.

La peau se colore (bleue) avec modification de cette couleur (vert puis jaune) au fil des jours. Cet hématome peut diffuser de part et d’autre de la cicatrice et diffuse vers les extrémités. Il se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical (surtout en cas de traitement fluidifiant le sang).

Sidération du nerf radial

En cas d’atteinte partielle sans paralysie initiale (compression du nerf radial au coude), il peut survenir après l’intervention une sidération du nerf radial due à sa libération, ceci entraine une paralysie de l’extension du poignet et des doigts qui est transitoire, résolutive dans les 6 à 9 mois.

L’algodystrophie

L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle. Ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction inflammatoire disproportionnée par rapport à la chirurgie. Il est impossible de prévoir quel patient fera une telle complication. Les signes de cette affection sont marqués par des douleurs souvent importantes (apparemment disproportionnées), des raideurs articulaires, un gonflement de la main et des doigts, des sensations de chaud et/ou de froid, une diminution de force. Il s’agit d’un enraidissement douloureux pouvant toucher l’épaule, le coude et/ou la main. L’évolution de l’algodystrophie est souvent très longue, pouvant s’étaler sur 12 à plus de 24 mois. Malgré les traitements mis en œuvre, une algodystrophie peut laisser des séquelles dans environ 5 à 10 % des cas, plus ou moins invalidantes. Il peut s’agir de raideurs articulaires, de rétractions tendineuses ou aponévrotiques. Des douleurs résiduelles sont possibles. Pour réduire le risque, il faut bien prendre le traitement antidouleur ainsi que la Vitamine C et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts selon les consignes de votre chirurgien en fonction de l’immobilisation post-opératoire.

Atteinte d’un nerf

L’atteinte d’un nerf pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci est exceptionnelle. La sidération des nerfs avoisinants la cicatrice : le plus souvent ce sont les filets nerveux sensitifs qui sont concernés, aboutissant alors à des troubles localisés de la sensibilité (anesthésie, fourmillements…). La plupart du temps ces troubles sont transitoires et disparaissent spontanément en quelques semaines.

L’infection profonde est exceptionnelle

Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

La cicatrice

La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire peut être observée et peut justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée pendant plusieurs mois.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats à espérer

La récupération, qu’elle soit sensitive ou motrice, peut ne pas être complète. Il peut toujours persister un déficit moteur avec des troubles sensitifs, ou une récupération seulement partielle de la fonction d’un muscle. La durée avant récupération de la force reste impossible à prévoir. Parfois la chirurgie peut rester en échec.

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention

Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?

Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?

Me recommandez-vous un second avis ?

Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?

Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ? Quel est le temps opératoire ? Quelle est la durée de l’hospitalisation ? Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?

Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?

Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?

Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?